Un bel élan pour le Japonais au Lycée Jean Monnet


Avec la visite de Madame la Consule et de Madame MIKI Kyôka , calligraphe, les élèves du lycée Jean Monnet ont pu profiter d’une très belle séance.

Vendredi 13 octobre 2017 au matin, le lycée Jean-Monnet a accueilli la calligraphe MIKI Kyôka pour une séance d’initiation à la calligraphie japonaise, proposée aux vingt-six élèves de seconde qui y étudient le japonais en LV3 depuis la rentrée. Venue du Japon avec maître Kametani Kashô qui a exposé ses œuvres au Parc de l’Orangerie de Strasbourg du 9 au 15 octobre, Miki-sensei est arrivée dans notre établissement accompagnée de Mme la Consule T. Hakanata et son assistante, pour cette première coopération entre le Consultat du Japon à Strasbourg et le L.C. Jean-Monnet. Miki-sensei a tout d’abord distribué aux élèves les cinq ustensils nécessaires à la calligraphie, que sont le sous-main (shitajiki), le bâton d’encre (sumi), la pierre à encre (suzuri), le presse-papier (bunchin) et le pinceau (fude, accompagné d’un deuxième pinceau de plus petite taille pour signer les œuvres). Les élèves ont alors été invités à fabriquer par eux-mêmes leur “encre de Chine”. Produite par frottement du bâton d’encre sur la partie plate de pierre appelée riku, « la terre », l’encre est progressivement poussée vers la partie incurvée, le réservoir appelé umi, « la mer ». Cette opération, qui nécessite normalement une dizaine de minutes, a été accélérée pour l’occasion grâce à l’ajout de l’encre liquide apportée par Miki-sensei, mais elle aura permis aux élèves d’apprécier l’odeur caractéristique de l’encre japonaise, aux parfums de suie de pin et d’huile végétale.

Une fois cette étape préparatoire achevée, le cours a pu commencer. Mme Miki nous a retraçé les étapes de l’histoire des caractères chinois – puisque ce sont de Chine que sont venus au Japon l’écriture et la calligraphie -, depuis les premiers signes gravés sur des os d’animaux et des carapes de tortue en 1500 ans avant J.C., jusqu’aux styles cursifs et sigilaires encore couramment utilisés aujourd’hui. Pour chaque style, les élèves avaient à recopier une fois le même caractère “Akari/Mei” 明 (la lumière) formé à droite du dessin de la lune et à gauche, aujourd’hui, du soleil, bien qu’initialement cette partie représentait une fenêtre. A l’appui d’un modèle qu’ils avaient sous les yeux, le caractère devait être réalisé au centre d’une feuille blanche de papier japonais, sans possibité de retour en arrière – à la différence de la peinture – , et dans un mouvement ininterrompu – même lorsque le pinceau est levé –.

La dernière calligraphie tracée par chaque élève, un seisho (ou “écriture pure”), dans laquelle devait être condensé ce qu’ils avaient appris et ressenti durant la séance, a été remise à Mme Miki. Ces “œuvres” seront exposées prochainement à Osaka dans une exposition nationale organisée par le maître Kashô. Nous en attendons avec impatience les photographies.

Le cours de Miki-sensei était une première sensibilisation à destination d’élèves débutants en japonais. Mais son contenu, à la fois historique et pratique, était riche et leur a permis d’avoir un aperçu assez complet de cet art graphique venu de Chine et encore très prisé au Japon.

Certains élèves ont mis à profit la fin de semaine pour découvrir en autonomie l’exposition de maître Kametani Kashô au Pavillon Joséphine. Ils ont eu le plaisir d’y revoir Madame Miki, et de poser avec elle devant une œuvre du maître.

Frédéric Lesigne, professeur de Japonais