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140 élèves de quatre classes de terminale du Lycée Jean-Monnet ont écouté attentivement, jeudi, une rescapée des camps de la mort, Evelyn Askolovitch venue parler de son expérience au camp de Bergen Belsen (Basse-Saxe) où elle a été déportée avec sa famille pendant la Deuxième Guerre mondiale.
À l’origine de cette rencontre, Samir Chairat et Yaël Sellam, professeurs d’histoire-géographie et de sciences physiques au lycée Jean-Monnet, voulaient confronter leurs élèves à la réalité d’un témoignage direct de l’horreur des camps. « Cet échange s’inscrit dans le cadre du devoir de mémoire touchant les établissements scolaires, précise Samir Chairat. Il est très intéressant de découvrir comment Evelyn Askolovitch est capable, aujourd’hui, de rendre compte ce qu’elle a vu avec ses yeux d’enfant ».
Pendant une heure et demie, la conférencière a, avec précision et lucidité, raconté les différentes étapes qui l’ont conduite, dans des conditions souvent effrayantes, des Pays-Bas à l’Allemagne. Un récit qui fait froid dans le dos lorsqu’on découvre les humiliations, tant physiques qu’alimentaires, réservées aux déportés.
Admirative devant le courage de ses parents – « sauvés » grâce à un certificat fourni par le Honduras (pays neutre à cette époque) –, Evelyn, bien que très jeune, a trouvé les ressources morales de résister et surtout d’enregistrer dans sa tête cette suite d’événements douloureux. La gamine d’alors devra néanmoins réapprendre à vivre après la Libération.
« Je pense être utile en dénonçant l’antisémitisme »
Evelyn est capable désormais de raconter son histoire, ce qui chaque fois l’émeut et l’étonne. « On a volé ma petite enfance car j’étais juive. Je vous remercie de m’avoir invitée car je pense être utile en dénonçant l’antisémitisme », a déclaré Evelyn Askolovitch. « Avez-vous perdu espoir ? » lui a demandé un lycéen lors du débat qui a suivi. « Les enfants attendent que ça se passe. Le désespoir, c’est surtout le lot des adultes », lui a-t-elle répondu.